Diciottesimo Colloquio di Musicologia
del «Saggiatore musicale»

Bologna, 21-23 novembre 2014

 

Abstracts

Yves Fournier (Ginevra / Bologna)
Quelques remarques sur les pratiques de ‘resolutio’ au XVIe siècle

La technique de la resolutio, qui consiste à réécrire une musique en transposant les durées et/ou les hauteurs, a fortement évolué au cours du Cinquecento. A l’origine, elle permet au chanteur aux prises avec une énigme musicale qui dépasse ses compétences d’exécuter tout de même la pièce en question (canons énigmatiques, mensurations sibyllines). Si les  premières publications de Petrucci popularisent son usage, aucune véritable règle quant à la façon de résoudre une mélodie ne s’impose véritablement. Les pratiques des resolutiones qui envahissent les traités varient fortement d’un théoricien à l’autre. Toutefois, une ligne directrice forte se dégage peu à peu : la resolutio, d’une carte pour chanteur égaré, se transforme en un outil d’enseignement indispensable où la diversité mensuraliste disparaît derrière une réduction systématique au tempus diminutum. Symptôme ou conséquence de la déliquescence dans laquelle se trouve le système mensuraliste à la fin du XVIe siècle, cette « binarisation » de la musique touche autant à l’art de composer qu’à la réflexion théorique.

Nous examinerons plusieurs cas atypiques afin de mieux cerner la diversité de ces pratiques, souvent délaissées par la musicologie actuelle (à l’exception notable de l’article de A.M. Vacchelli, Studi Musicali, 2001).